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Historique de notre école

 

Jusqu'au début du 19e siècle, c'était souvent le Curé qui tenait l'école, rémunéré à l'aide de droits d'écolage payés par les parents. Pour les enfants dépourvus de ressources, c'est la "Table des pauvres" de la Commune qui intervenait. La durée de la scolarité était courte : cinq mois, de la Toussaint à Pâques (période pendant laquelle les activités agricoles étaient moins intenses). On apprenait surtout à lire et à compter. Ceux qui voulaient écrire, payaient un supplément. Les textes utilisés étaient empruntés à la littérature religieuse.

 

Une liste dressée en 1779, par le Curé Lambiotte, le mayeur Stevenne et les Echevins Salengros et Thibaut, nous donne les noms de "ceux et celles qui ce sons présenté pour mettre leurs enfans à lecol sur la table des Commeun pauve"...On y trouve par exemple : "Jean-Joseph Hubert douze enfans quatre qui vont a lecol deux qui escrit" et "Pierre Michaux, sept enfans quatre qui vont à lecol".

 

Cette liste nous apprend aussi que, sur les 82 ménages de notre village de Ham, 33 étaient assistés par la "Table des pauvres". Sur les 172 enfants que comptaient ces 33 ménages, 88 fréquentaient l'école et seulement 23 apprenaient à écrire. Le prix de l'écolage était de 7 sols par mois pour ceux qui écrivaient et de 3 sols et demi pour ceux qui n'écrivaient pas. Par conséquent, si un nombre acceptable d'enfants avaient effectivement fréquenté l'école, beaucoup ne pouvaient ni écrire, ni signer leur nom. D'où le grand nombre de signes ou dessins posés au bas de la plupart des actes officiels. Ces signes, souvent une croix, appelés "marques d'illettrés" ne répondaient donc pas nécessairement a un manque d'intelligence ou de savoir-faire.

 

En 1824, le Conseil communal dirigé par Norbert Henricot avait confié à François-Joseph Jeanmart, instituteur porteur d'un brevet de capacité, un local de la maison communale située sur la place, pour y "tenir la classe". Mais l'exiguïté de l'endroit et l'insuffisance du matériel... "Ma classe manque de bancs, d'un tableau et de livres..." ainsi que la modicité de la rétribution entraînèrent sa démission.

 

Les opinions politiques et religieuses du successeur de Norbert Henricot causèrent, dès 1839, l'ouverture, par l'abbé Paquay, d'une école libre pour garçons. Elle était située sur la place de Ham, dans un bâtiment  appartenant à Florentin Evrard. Son titulaire, François-Joseph Hubert, n'était pourvu d'aucun diplôme. Cette école, non subsidiée, concurrençait l'école communale. En 1843, la population scolaire se partageait par moitié entre les deux établissements.

Encouragé par ce succès, l'abbé Henriette ouvrit en 1850, une école des filles, appelée Ecole St-Victor. L’instruction était confiée à deux religieuses de la congrégation des Filles de Marie de Pesches : SÅ“ur Albine (Elisa Loeuillet) et SÅ“ur Victoire (Félicie Sinet), diplômées institutrices par les sÅ“urs de la Providence de Champion.

 

L'école sera adoptée par la commune en 1861 (avec, comme conséquence, quelques subsides accordés par la commune). On ouvrit une 3ème classe en 1872 et des gardiennes en 1878.Plusieurs religieuses y enseignèrent: Joséphine Laval, Elisa Lallemand et Philomène Malaisse.

 

La loi de 1879 mit un terme à l'adoption et obligea l'école à de durs sacrifices.

En 1880, l'école des garçons était tenue par M. Dupuis de Florennes, tandis que trois religieuses de Pesches, les sœurs Albine, Ludovic et Zénobie, étaient en charge de l'école des filles. Elles étaient soutenues par le Comte de Nicolay de Beauffort et par Mmes Genin et Evrard-Henricot.

 

La population augmentant sans cesse, le besoin de nouveaux locaux s'imposa. On approuva, en 1876, les plans de l'actuelle école de la Communauté Française, à édifier sur un terrain appartenant au Comte de Nicolay de Beauffort, au lieu-dit "Deux Bonniers".

 

Quant à l'école catholique, elle fut remplacée en 1880, par les Ecoles du Sacré-Cœur. Ces écoles furent construites grâce à la générosité du même Comte de Nicolay de Beauffort et de plusieurs donateurs. Voici quelques chronogrammes "placés dans les classes" en l’honneur de ces généreux bienfaiteurs :

 

NobLesse obLige: SeIgneUrs.Chers fonDateUrs.

Vous L’aVez sI bIen ComprIs.

ToUtes,bénIssons Les bIenfaIteUrs

Des éColes qUe garDe Le DIVIn cœur.

DéVoUées,prIons poUr Les Dignes bIenfaIteUrs

Des éCoLes CathoLIqUes.

La reConnaIssanCe noUs faIt Un DeVoIr

De bIen PrIer poUr Les nobLes fonDateUrs

 

Les écoles étaient construites à leur emplacement actuel, rue Albert, sur un terrain ayant appartenu au comte Amédée de Beauffort et transmis en héritage, en 1875, à sa fille Amélie de Beauffort, épouse du Comte de Nicolay.

 

Le 28 octobre 1880, elles furent bénies par le doyen Banneux de Fosses, en présence du Comte et de la Comtesse de Nicolay de Beauffort de Loupoigne.

" En 1880, raconte le curé Derenne, à cause du trop grand nombre d'enfants qui encombraient le local de la classe gardienne, nous avons dû former une tente contre l'église, dans le jardin, avec des toiles.(...) Sous le prétexte que le terrain appartenait à la Commune, on nous obligea à chercher un autre abri pour les petits enfants. Le fermier nous offrit un hangar"...Tant la sévérité des termes utilisés par l'homme d'Eglise dans la suite de son récit que l'attitude intransigeante de l'autorité civile, nous éclairent sur l'état des relations en cette fin de dix-neuvième siècle...

 

Cependant, le 20 septembre 1884, la loi scolaire de 1879 fut abrogée et le 22 du même mois, l'abbé Derenne fit une demande d'adoption au conseil communal. Cette demande fut acceptée fin septembre de la même année. En 1888, les écoles furent communalisées - elles sont de nouveau appelées "école adoptée" - et sœur Albine en resta la directrice.

 

En 1898, le dernier survivant du couple de Nicolay de Beauffort de Loupoigne décède. Les bâtiments des écoles sont transmis en héritage à leur fille Elisabeth de Nicolay, épouse de Charles Fougeroux de Campigneulles. Le couple réside à Verton, en France.

 

Bien que les écoles fussent "communalisées", cela n'empêcha pas la création, vers 1907, de l'"Ecole des Dames". Et donc, Ham possédait alors trois écoles communales: deux pour filles et une pour les garçons.

 

Le 8 mai 1925, le couple Charles Fougeroux de Campigneulles - Elisabeth de Nicolay donne les bâtiments à l'association des œuvres paroissiales du doyenné de Fosses (association créée le 22 février 1924 avec comme but la gestion et la mise à disposition aux associations de même caractère, des biens meubles et immeubles qui font partie de son patrimoine - voir les statuts de cette ASBL sur http://www.ejustice.just.fgov.be/tsv/tsvf.htm ). L'acte de donation est passé à l'étude du Notaire Pirson.

 

Le 10 avril 1944, lors du bombardement des usines Solvay, les bâtiments abritant les classes primaires furent endommagés et les cours durent être suspendus. Ils ne furent repris que le 19 septembre, dans des locaux provisoires: les deux classe de 1e et 2e primaires sont au presbytère, la classe de 3e et 4e primaire est à la maison communale, les classes de 5e et 6e primaires et de 7e et 8e primaires sont dans le bâtiment appelé "salle des fêtes" - c-à-d l'ancien cinéma. La réparation des dégâts dura jusqu'à Pâques 1945.

 

En 1952, l'"Ecole des SÅ“urs" redevint libre.

 

En 1958, le "pacte scolaire" entraîna plusieurs changements.

 

Voici une photo des sœurs présentes à Ham entre 1955 et 1962. On reconnaît, de gauche à droite, sœurs Nestor (cuisinière), Elisa, Armand-Marie (directrice), sœur Thérèse et sœur Joséphine.

 

En 1968, l'école devint mixte.

 

En 1969, lorsque l'abbé Berny est nommé curé de Ham, l'école compte quelques 200 élèves mais il ne reste qu'une religieuse enseignante, Sœur Marie-Laurent. Elle cessera d'enseigner en 1972. A partir de cette année, la direction de l'école est assurée par une laïque (Mme Hancisse).

 

En 1977, la dernière religieuse (Sœur Maryvonne Poncelet) quitte l'école.

Lors de l'année scolaire 1986-1987, l'école compte 140 élèves en primaire (soit 6 classes) et 81 en maternelle (soit 3 classes). Cela exigea de nombreux travaux afin d'installer des classes dans ce qui fut "la maison des sÅ“urs" et de rendre plus fonctionnel l'ensemble des bâtiments : en 1970, construction d'un nouveau préau et remplacement des poêles à charbon par des poêles à mazout; en 1979, remplacement du toit du bâtiments des classes maternelles; vers 1982, installation d'un chauffage central; à partir de 1984, remplacement des anciennes fenêtres par des châssis en aluminium avec double vitrage; en 1986, nouvel escalier dans la maison; en 1990, nouveau dallage de la cour de récréation. 

 

En juin 2007, lors de la fête du 125e anniversaire, l'école retrouve son nom d'origine: "Ecole libre fondamentale St-Victor à Ham s/S".

 

Informations rassemblées par Michel Cordier, secrétaire du Pouvoir Organisateur.
Les informations concernant la transmission successorale des bâtiments ont été rassemblées par Monique Possamaï, catéchiste.

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